Le réseau du canal de Cabedan-neuf part de la commune de Cheval Blanc depuis l’entrée des gorges du Régalon (filiole de la Montagne) et se compose de près de 105 filioles, jusqu’au départ de la dernière quelques mètres en amont de la grande roue du Moulin des Taillades. Ces ruisseaux comme on les appelle sur le périmètre sont restés pour la plus grande partie en terre (environ 80 % du linéaire). L’autre partie a été soit cuvelée, soit mise en basse pression (canalisation enterrée, mais sans station de pompage).

Les eaux de colature d’une grande part de ces filioles rejoint la filiole dite de « ceinture » qui via un siphon sous le Coulon renforce l’alimentation du canal des Fugueyrolles aujourd’hui fusionnée avec l’ASA du canal Saint-Julien.

La dernière filiole, dite de Cabedan-neuf sert également à alimenter l’ancien canal de Plan Oriental, aujourd’hui fusionné avec le canal Saint Julien, qui prenait les eaux du fuyant du Moulin de Bel Air et qui est aujourd’hui alimenté directement, à la demande, par le canal de Cabedan-neuf.

Tout ce réseau gravitaire fortement interconnecté quadrille la plaine comprise entre le canal Mixte et pour une grande partie le canal des sables qui fait partie du canal Saint julien. Il contribue de façon globale à la collecte, l’évacuation des eaux pluviales, ainsi qu’au ressuyage des sols.

Ce réseau présente cependant  deux particularités qui ont de gros impacts sur le fonctionnement du réseau et sa régulation :

Il n’y a pas de canal maître : le tracé du canal principal a été repris et élargi pour faire passer les eaux d’autres canaux, pour devenir ensuite le canal Mixte. Seules subsistent les prises sur le canal Mixte qui desservent les filioles qui constituent aujourd’hui le réseau géré par l’association.

Une partie des filioles sont gérées par le syndicat (16 filioles dites syndicales) et l’autre partie est gérée par des propriétaires privés (89 prives dites privées) sur lesquelles l’association n’a pas vocation à intervenir

Ainsi, contrairement aux autres canaux de Vaucluse, le canal ne dispose pas d’une prise principale sur laquelle il pourrait faire des efforts de régulation de ses prélèvements. Il ne peut agir que sur les 16 filioles syndicales dont il a la gestion. Il n’a aucune marge de manœuvre sur les 89 filioles privées qui peuvent être ouvertes ou fermées quand les propriétaires le souhaitent. En conséquence, les capacités de contrôle et de maîtrise des prélèvements du canal de Cabedan-neuf sont limitées, alors que la règlementation et les gestionnaires régionaux des ressources en eau imposent un suivi et une connaissance fine des prélèvements d’eau sur le périmètre syndical.

Entretien du réseau

Le réseau syndical, bien qu’ancien et à réhabiliter par endroits fonctionne globalement correctement.

Depuis maintenant une quinzaine d’années, l’état général de la partie du réseau non syndical de l’association du Canal de Cabedan-Neuf se détériore. Le syndicat est confronté à un déficit d’entretien grandissant des propriétaires du réseau qui ont en charge le maintien en état des filioles et prises non syndicales.

Sur cette partie du réseau où l’entretien et la gestion ne sont pas à la charge du syndicat, il est difficile de connaître l’état précis des filioles. Le conducteur de travaux du Cabedan Neuf n’a pas vocation ni autorisation à effectuer ce suivi. Cependant on constate que certaines prises d’eau particulières sont détériorées et ne se ferment plus correctement laissant passer de l’eau en permanence dès que le Canal Mixte est en eau.

En outre, les coupes de la végétation et le curage des filioles non syndicales ne sont le plus souvent pas réalisés ce qui entraîne des problèmes d’écoulement de l’eau et des débordements.